Vendredi 2 avril 2021 Jean Phillipe Chabrillangeas est venu à la rencontre de classes de seconde du lycée Paul Mélizan. Il a créé avec les élèves un contact motivant qui les a encouragés à en apprendre davantage sur sa vie et sur sa passion. Auparavant ils avaient lu des extraits de son roman Des Pissenlits sur ma tombe qui évoque la relation étroite entre un auxiliaire de vie et son patient, l’amour, la voile et l’immigration.

 

JP Chabrillangeas s’est installé et s’est présenté. Son métier principal est infirmier libéral, mais il a développé une passion pour l’écriture à laquelle il consacre le reste de son temps. Après cette présentation, l’interview a commencé :

Elisa : « Pourquoi vous êtes-vous mis à l’écriture, ou plutôt, qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ? »

JPC : « Alors, c’est à l’âge de sept ans que j’ai écrit pour mon chien qui est mort… et mes parents ont cru bon de me dire qu’il était parti et cela m’a désespéré. Je lui ai écrit pour qu’il revienne. Puis à l’adolescence, j’ai écrit pour « pécho »… ça marche avec les filles (il rit) et j’ai continué pour les copains qui me payaient en cigarettes et petits services… »

Marie : « À quels mouvements littéraires vous pensez appartenir ? »

JP C : « Je n’utilise pas de mouvements en particulier mais je pense être influencé par le surréalisme et le romantisme. »

 

Nous lui avons tout de suite parlé de L’Écume des Jours que nous sommes en train d’étudier en classe.

 

Emma : « De quoi parlait le premier roman que vous avez écrit ? »

JP C : « Alors le premier roman que j’ai écrit, je l’ai brûlé… J’avais trop parlé de moi et je ne voulais pas me montrer nu aux lecteurs ! »

Mathis : « Est ce que dans vos romans, vous utilisez des personnes que vous connaissez ? »

JP C : « Non… Cela risquerait d’engendrer des disputes… Par contre, j’utilise parfois certains traits de caractère de personnes que je connais ou des traits physiques de personnes que je croise dans la rue. »

 

À ce moment-là, il a ouvert une pochette de laquelle il a sorti, des enveloppes et des petits carnets.

 

JP C : « Alors, voilà comment je fonctionne : j’ai toujours sur moi un petit carnet comme ça, et quand j’ai une idée je l’écris dessus. Lorsqu’il s’agit d’un de mes personnages, j’ai des enveloppes que voilà, avec le nom de mes personnages dessus, et je mets le petit papier dedans… Et quand j’écris mon histoire je les reprends. J’utilisais aussi le téléphone mais l’année dernière je l’ai fait tomber dans l’eau et j’ai perdu des centaines de pages… »

Pablo : « Combien de temps mettez-vous pour écrire un livre? »

JP C : « Je mets à peu près six mois pour écrire un roman… puis je le laisse de côté trois ou quatre mois. Pendant ce temps j’écris d’autres choses… Il faut que je vous dise que j’écris tous les jours une demi-heure si je n’ai pas d’inspi… environ une page recto-verso… ensuite je reprends mon manuscrit, Je le relis au moins une vingtaine de fois, chaque fois je change quelque chose. Par contre, une fois qu’il est édité je ne le relis plus! »

Lou : « Pourquoi ? »

JP C : « Parce que j’aurais trop peur de vouloir le changer… et avoir des regrets! »

Louis : « Mais quand écrivez-vous? Parce que vous avez un métier assez prenant, quand même. »

JP C : « Je dors très peu, j’écris la nuit, pendant mes jours de repos et tous les soirs… c’est vrai que des fois je suis à la ramasse mais je ne peux pas ne pas écrire… C’est comme une addiction, je ne peux pas m’en passer. »

Eva : « A qui faites-vous relire vos livres quand vous les avez finis ? »

JP C : « Je ne les fais jamais lire à des amis ou à la famille , excepté ma femme car personne n’ose me faire des retours négatifs et du coup ce n’est pas objectif. »

 

 

Cassandre : « Combien de livres avez-vous écrits? »

JP C : « J’ai écrit huit romans, trois recueils de poésies et une pièce de théâtre mais à cause de la conjoncture, elle n’a pas pu être mise en scène. »

Tanguy : « Est-ce qu’un livre rapporte beaucoup d’argent ? »

JPC : « Un livre ne me rapporte que 20 centimes lorsqu’il coûte 16 euros car l’argent va à l’éditeur, aux magasins. A partir de 5000 livres, on peut passer en poche et là le livre ne rapporte plus que 5 centimes mais il y a plus de ventes. »

Kahena : « Vous ne pouvez pas vivre de vos livres ? »

JPC : « Je ne peux pas vivre que de ça… mais j’aimerais bien ! »

Loli-Rose : « Est-ce que vous êtes interviewé parfois à la radio ou à la télé ? »

JPC : « Justement, j’ai fait une émission la semaine dernière sur Radio Zinzine Aix… J’ai parlé justement du fait que j’allais venir vous voir. J’ai fait une émission sur FR3… Il est très important de faire parler de mes livres pour les faire connaître. Dans ce métier, il est important d’avoir des contacts, d’ailleurs, je participe à des salons et des conférences. »

Maëlys : « Comment avez-vous fait pour convaincre la maison d’édition de vous publier ? »

JP C : « J’ai participé à un concours littéraire et j’ai gagné le premier prix qui était justement d’être édité… Et depuis je travaille toujours avec cette maison d’édition… »

Timothé : « Comment avez-vous vécu votre ascension en tant qu’écrivain ? »

JP C : « Je ne l’ai pas vraiment vécu mais je me suis rendu compte dans les salons littéraires que j’étais de plus en plus lu et reconnu et cela m’a fait plaisir. »

Eloïse : « Quand sort votre prochain livre et de quoi parle-t-il ? »

JP C : « Je l’ai déjà écrit mais je ne veux pas qu’il sorte en ce moment car on ne peut pas participer à des salons du livre, des conférences; du coup on a moins de visibilité. Il sortira en 2022, et je ne peux pas vous dire le sujet car c’est confidentiel… »

Lily : « Est ce qu’il y a beaucoup de concurrence dans le milieu littéraire ? »

JP C : «  Il y en a beaucoup mais cela ne m’intéresse pas… De plus, ceux qui gagnent sont souvent ceux qui ont le plus de contacts ! »

 

L’heure est passée très vite et nous avons dû nous quitter. Nous avons beaucoup apprécié cette rencontre.

 

Journalistes : Les élèves des  classes de seconde A,B  et D de Mélizan